Bernard SAINT JEAN dit Ferdinand voit le jour le jeudi 27 mai 1880 à Saugnac-et-Cambran (Gourin).
Il est le fils de Jean SAINT JEAN, laboureur, âgé de 30 ans et de Marie CONDOM, ménagère, âgée de 16 ans.
Il s'unit le mardi 9 janvier 1906 à Gaas avec Maria LAFITTE (1886-1940), cultivatrice, la fille de Jean LAFITTE et de Marie SOUSSOTTE.
Ce couple aura un enfant, Marie née en 1908.
Il est le frère du soldat SAINT-JEAN Armand (308) et le beau-frère des soldats LAFITTE Jean Laurent (194) et LAFITTE Paul (196).
 
Classe : 1900
 
Numéro Matricule du recrutement : 1640
 
Signalement :
Cheveux :         noirs
Sourcils :          noirs
Yeux :              noirs
Front :              couvert
Nez :                moyen
Bouche :           moyenne
Menton :           rond
Visage :            ovale
Taille :              1 mètre 60 cm
Degré d’Instruction Générale : -
 
Détail des Services :
 
Incorporé à compter du : 20 février 1915
Campagne contre l’Allemagne du 24 février 1915 au 11 novembre 1918
 
Soldat de 2ème classe au 142èmeRégiment Territorial d’Infanterie de Bayonne.
1915 Artois (janv.- juil.) : Calonne, Grenay, Noulette
 
Passé au 141ème Régiment Territorial d’Infanterie de Mont de Marsan le 23 avril 1915
15 mai  au 14 juillet : occupation du secteur de Notre Dame de Lorette
15 juillet au 3 octobre : déplacements, travaux de défense et occupation de lignes : Maucourt, Humbercourt, Warluzel, Berneville, Sémincourt, Beaumetz-les-Loges, Blaireville.
 
Passé au 62èmeRégiment d’Infanterie de Lorient le 4 octobre 1915
Le 25 septembre, le 62e R.I. prend part à l'offensive de Champagne. Il est encadré, à droite par le 118eR.I., à gauche par le 116e R.I. Il reçoit la mission d'enlever les très fortes positions allemandes constituées :
1.Par les lignes de tranchées au nord de Perthes-les-Hurlus ;
2.Par le village de Tahure ;
3.Par la butte de Tahure (cote 192 nord-ouest de Tahure).
Dans la nuit du 24 au 25 septembre, les unités du régiment se mettent en route pour alleroccuper leurs positions de départ.
A 9 heures, le bombardement s'amplifie d'une façon formidable, puis les montres marquent 9 h 15.C'est l'heure attendue.
Alors, comme un seul homme, tout le régiment se lève comme mu par le même ressort, il s'élance en courant sur les tranchées ennemies ; pas un cri, pas un mot, tout le monde comprend la gravité de l'heure et chacun ne songe qu'à marcher de l'avant sur les points indiqués.
Les vagues qui nous précèdent avancent à grands pas, bondissant par-dessus les tranchées boches et les trous d'obus. Partout dans la plaine on aperçoit les carrés de toile blanche qui recouvrent les sacs des hommes pour éviter les méprises de notre artillerie.
La première tranchée est franchie assez rapidement. Mais, malgré sa violence, notre bombardement n'a détruit qu'incomplètement les organisations ennemies et de nombreux défenseurs restent encore debout et attendent le choc sur des positions à contre-pente.
Le premier mouvement de surprise passé, les Allemands se ressaisissent et se défendent avec acharnement. Le passage des 2e et 3e tranchées est plus pénible. Les mitrailleusesallemandes placées dans le ravin de la Goutte, gênent sérieusement la marche en avant et rendent très dur le passage du ravin. Malgré ces difficultés, l'élan n'est pas ralenti. Quand lesofficiers tombent, d'autres gradés surgissent pour les remplacer, tel le sergent Salliot de la 10ecompagnie, qui, voyant tous ses officiers hors de combat dès les premières minutes, prend le commandement de la compagnie et l'entraîne à l'assaut d'un élan irrésistible, enlève un fortin bétonné, s'empare d'une batterie de 77 et fait une centaine de prisonniers.
Les trois premières vagues arrivent à la cote 188, mais le mouvement en avant est arrêté à cet endroit par deux fortins qu'il faut cerner et prendre d'assaut. Le fortin de droite, en particulier, se défend très énergiquement.
Le 2ebataillon, qui a pour mission de nettoyer les tranchées et qui a déjà engagé de violentes luttes à la grenade pour nettoyer des 2e et 3e lignes, arrive à son tour, à la cote 188.
La 7e compagnie (lieutenant Le Guennec) a reçu comme mission de nettoyer la cote 188. Elle attaque aussitôt, avec l’aide de la 1ère compagnie de mitrailleuses, le blockhaus bétonné qui empêche toute progression. Celui-ci est enlevé de haute lutte et la compagnie fait environ 30prisonniers dont plusieurs officiers.
Les 1eret 3e bataillons, après avoir cisaillé les réseaux que notre artillerie n'avait pas détruit en avant du fortin, reprennent leur marche sur l'objectif assigné. Arrivés en face du bois des Canons, ils se heurtent à nouveau à une énergique résistance de la part de l'unité, le bois est garni de batteries de 77 et de 105. Un violent combat, au corps à corps, s'engage, fantassins et
artilleurs se font tuer sur place.
A 11 h 15, la route Tahure-Souain, aux sources de la Dormoise, est atteinte. Troiscompagnies environ, emportées par leur élan, franchissent cette route, puis celle de Tahure-Somme-Py, et abordent avec leurs patrouilles les pentes sud de la butte de Tahure ; des éléments du 116e sont parvenus à leur gauche au nord de la route; mais aucune fraction n'étant arrivée à notre droite, les Allemands réoccupent la Brosse-à-Dents qu'ils avaient abandonnée et nous prennent de flanc par leurs feux.
Pendant cette partie de l'attaque, malgré ses pertes, surtout en cadres, le régiment a réalisé une avance de plus de 4 kilomètres, fait plusieurs centaines de prisonnièrs et capturé 7 canons de 77 et 3 pièce de 105.
Le 7 octobre, le régiment organise ses positions.
Dans la nuit du 8 au 9 octobre, le régiment est relevé et se rend au repos dans un bois aux environs de Somme-Bionne, puis au camp dit du « Veau crevé », à l'ouest de Saint-Jean-sur-Tourbe.
Le secteur est très dur, il faut l'organiser défensivement sous des bombardements journaliers ; le manque de voies de communications,le mauvais état des pistes, où hommes de corvée et voitures s'enlisent constamment, ainsi que celui non moins défectueux des boyaux remplis d'eau et de boue, rendent les ravitaillements de toute nature très difficiles, souvent impossibles.
Cette période d'hiver sera pour le régiment une desplus dures de la guerre.
Le 21 février, le 62e quitte la Champagne.
 
Ce régiment poursuit la guerre en participant à la bataille de Verdun en 1916, à la bataille de l’Aisne et du Chemin des Dames en 1917 puis la Somme et la Champagne en 1918.