La prudence s’impose lorsqu’il s’agit d’expliquer l’origine du nom d’une commune ou d’un lieu-dit, lequel se perd le plus souvent dans la nuit des temps.
ARZET, selon le Dr Lemoine, dériverait d’« argile », présente dans son sol. Selon d’autres auteurs, c’est le terme « arx » signifiant « plateau » accompagné du diminutif « et » qui se traduirait alors par « petit plateau ».
On a pensé que SAUGNAC tirait son nom du gascon « sau » (se prononçant « saou ») et « acq » voulant dire « sel » et « eau ». Effectivement, la région abonde en source d’eau salée. Au lieu-dit « Lanot » (dans le quartier Arzet), l’une d’elle disparaît peu à peu au milieu des joncs. A Saint Pandelon, près du « Pouy » d’Arzet, une autre, fortement salée, était fréquentée jadis à des fins thérapeutiques pour ses propriétés purgatives. Enfin, dans le quartier de « Montpeyroux » de Pouillon, limitrophe là encore d’Arzet, se trouve dans un site sauvage la « Fontaine de Bidas » dont l’eau est cependant plus faiblement salée.
Si cette explication peut paraître séduisante, elle se heurte néanmoins à un écueil de taille : ce sous-sol salin ne se trouve pas sur le territoire de Saugnac à proprement parler mais celui d’Arzet.
Plus probablement, selon l’hypothèse du Dr Lemoine, Saugnac est un nom d’origine latine formé de l’anthroponyme « Savinius », nom du propriétaire gallo-romain de cette contrée et du suffixe gaulois d’appartenance « acos » devenu « acum » puis « ac » ou « acq » (« at » dans le nord de l’Occitanie) employé surtout au deuxième et troisième siècle de notre ère. Sur ce même principe auraient été formés les toponymes de Gaujacq dérivé de Gaudius, Savignacq en Gironde de Saviniacum ou encore Tarsacq dans les Pyrénées Atlantiques de Tertius…
Quant à CAMBRAN, l’explication est là beaucoup plus simple puisqu’il s’agit de la traduction gasconne de « champ de bruyères » (cam de brane), végétation de prédilection sur ce sol sablonneux.